Quand les fèves de cacao prennent la parole et nous racontent leur Histoire
Avant de vous raconter notre Histoire…
Chez 20°Nord 20°Sud, nous croyons qu’une tablette de chocolat n’est jamais “juste” une gourmandise.
C’est un paysage.
Une mémoire.
Une voix venue de loin.
Chaque fève de cacao que nous torréfions porte en elle une forêt tropicale, un terroir singulier, un producteur engagé, un geste humain précis et une philosophie artisanale : le bean to bar, “de la fève de cacao à la tablette”. Aujourd’hui, nous vous proposons quelque chose d’un peu différent ; d’ écouter les fèves de cacao elles-mêmes raconter leur Histoire.
Installez-vous.
Prenez un carré de chocolat.
Respirez profondément.
Et laissez-les parler.
Nous, les fèves de cacao
« Tu crois qu’ils sont prêts à nous écouter ? » murmure une petite fève, encore brillante de mucilage.
« Oui », répond doucement une fève plus ancienne. « Ils nous tiennent déjà entre leurs doigts. Ils ne le savent juste pas encore. »
Nous sommes nées il y a des millions d’années, dans le silence vert des forêts tropicales — là où l’air est lourd, chaud, saturé d’humidité et de promesses. Nous sommes grains anciens, semences du temps, témoins d’un monde vivant sous les fougères géantes, bien avant l’arrivée des humains. Nos ancêtres ont résisté aux bouleversements, aux saisons, aux tremblements. Elles ont vu disparaître des animaux géants, naître des forêts, migrer des rivières.
Un jour, nous avons compris que nous grandissions sous l’ombre bienveillante d’un arbre hors du commun : le Theobroma cacao, “la nourriture des dieux”.
Des pluies lourdes, des éclairs furtifs, des nuits moites, des chants d’oiseaux invisibles… tel a été notre premier berceau. Chaque goutte, chaque racine, chaque souffle a façonné notre personnalité. Nous étions enveloppées dans des cabosses – cocons chauds, serrés comme des secrets. Nous portions alors déjà le parfum de la forêt, le murmure des rivières, l’humus fertile et la mémoire du monde sauvage.
« On ira où, après ? » demande une fève de cacao inquiète.
« Nulle part, peut-être », répond une autre. « Peut-être que notre destin est juste de germer. »
La plus ancienne des fèves de cacao sourit : « Ou peut-être que le monde a d’autres plans pour nous… »
Puis, un jour, des mains humaines sont venues. Non pour les briser, mais pour les cueillir. Là commence notre voyage.
Quand vous tenez une tablette de chocolat, vous ne tenez pas seulement un carré sucré.
Vous tenez un fragment de forêt ancienne, l’ombre d’un arbre millénaire, l’empreinte d’un lien entre la terre, la plante et l’Homme. Vous tenez entre les mains l’Histoire vivante de celles qui vous parlent maintenant : nous, les fèves de cacao.
Chez 20°Nord 20°Sud — les fèves de cacao nous animent
« Tu te rends compte ? » chuchote une fève colombienne à sa voisine amazonienne.
« On sait qui nous travaille. On connaît même le nom de la chocolaterie… »
« 20°Nord 20°Sud, souffle l’ancienne. Ici, on ne nous oublie pas dans une liste d’ingrédients. On nous écoute. »
Notre engagement est simple : préserver et révéler l’Histoire contenue dans chaque fève.
Cela implique de choisir les fèves de cacao chez des producteurs engagés (Amazonie, Colombie, Pérou…) ; de maîtriser chaque étape, de la fève à la tablette ; de privilégier la transparence, l’origine et la pureté ; et de sublimer les terroirs avec respect.
Parce que pour nous, un bon chocolat raconte quelque chose. Et nous voulons vous permettre de l’entendre.
Les peuples qui ont révéré les fèves de cacao : la naissance du chocolat
Pendant des millénaires, nous avons dormi dans les forêts, dispersées par les animaux, poussant au hasard des clairières humides. Puis un jour, des humains sont apparus… et quelque chose de nouveau a commencé.
« Ils nous voient. » « Ils nous touchent. » « Ils vont faire quoi de nous ? »
Les Mayo-Chinchipe : 5 300 ans avant aujourd’hui
Au sud de l’Équateur, les Mayo-Chinchipe furent les premiers à nous reconnaître. Ils nous cueillirent, nous broyèrent, nous mélangèrent à du maïs, à des épices et à des herbes médicinales. Ils créèrent ainsi l’ancêtre du chocolat : une boisson amère, énergétique et rituelle. Nous étions offertes aux vivants et aux ancêtres comme aux esprits et aux morts. Nous étions respectées. Nous étions “vivantes” à leurs yeux.
« Tu sens ? » dit une fève de cacao.« Oui. On ne nous mange pas. On nous célèbre.
Les Olmèques : les premiers cultivateurs du cacao
Plus au nord, les Olmèques furent les premiers à domestiquer l’arbre cacao. Ils observaient nos fleurs fragiles, protégeaient les arbres, surveillaient les cabosses. C’est eux qui ont prononcé pour la première fois notre nom : “ka-kaw”, futur “cacao”. Ils nous transformèrent en boisson, en pâte ou encore en remède. Puis, ils nous transmirent à d’autres peuples.
« Nous ne sommes plus seulement sauvages », murmure une fève.
« Nous devenons… culture », répond l’ancienne.
Fèves de cacao et Mayas : entre mythes et cérémonies
Pour les Mayas, nous étions sacrées. Ils racontaient qu’un dieu décapité du Xibalba vit sa tête suspendue à un arbre mort… Cet arbre donna des cabosses. Les premières.
Ils nous buvaient aux naissances, aux mariages, aux rites de passage, aux funérailles ou encore lors des cérémonies divines. Ils enduisaient le corps des jeunes initiés d’eau, de fleurs et de poudre de cacao. Nous étions pour eux énergie, force et symbole.
« On n’est pas seulement un goût », souffle une fève.
« On est un pont entre le visible et l’invisible », répond une autre.
Fèves de cacao et Aztèques : monnaie et pouvoir
Les Aztèques nous donnèrent un nouveau destin : nous devenions monnaie.
Avec nos fèves, nous achetions à manger, nous payions des impôts, nous réglions des dettes ou encore nous accomplissions des rites. Moctezuma, souverain aztèque, buvait des dizaines de coupes de xocoatl chaque jour. Elles étaient amères, épicées, pimentées et très puissantes. Nous étions alors considérées comme richesse et pouvoir.
« Tu te rends compte ? » s’étonne une fève.
« On vaut plus que de l’or sur certains marchés », répond l’ancienne.
« Mais on n’a pas encore traversé l’océan… »
Le grand voyage des fèves de cacao vers l’Europe
Puis, un jour… les voiles apparurent.
« C’est quoi, ce bruit ? »
« Le bois qui craque, les cordes qui claquent… »
« On dirait que le monde s’agrandit. »
1502 : Colomb nous jette à la mer
Les indigènes offrirent à Christophe Colomb des sacs de cacao. Il les observa… puis les jeta. Il nous prit pour des crottes d’animaux. Il n’avait rien compris. Ce n’était pas encore notre heure.
« Tu as vu ? Il nous méprise… »
« Ne t’en fais pas », murmure la plus ancienne. « Ce n’est pas lui qui écrira la suite de notre Histoire. »
1519 : Cortès nous révèle au monde
Hernán Cortès, lui, décrivit dans une lettre : “C’est une boisson digne d’un roi.” L’Europe découvrait enfin notre valeur.
« Cette fois, ils nous prennent au sérieux », glisse une fève.
« Mais ils ne savent pas encore jusqu’où nous les emmènerons », ajoute une autre.
1585 : Le premier voyage transatlantique des fèves de cacao
Nous fûmes entassées dans des sacs, secouées par les vagues, plongées dans le noir. Quand nous atteignîmes l’Espagne, personne ne connaissait notre goût. Puis quelqu’un eut une idée géniale : ajouter du sucre. Et soudain… ils nous adorèrent. Nous devenions plaisir.
« Avant, nous étions amères et sacrées. »
« Maintenant, nous sommes douces et… un peu addictives », sourit une fève.
Moines, rois, nobles : le chocolat devient prestige
Anne d’Autriche, Louis XIII, Louis XIV, la marquise de Sévigné…Tous furent séduits. Nous coulions dans les tasses de la noblesse. Nous devenions mode, remède, symbole social. Mais notre voyage n’était pas seulement fait de lumière.
Le commerce triangulaire des fèves de cacao : notre part d’ombre
Sur ces mêmes bateaux, des hommes enchaînés étaient transportés. Nous avons vu cela. Nous en portons la mémoire. Le chocolat a une histoire belle… mais aussi une plus sombre. Et il faut la connaître pour avancer autrement.
« Comment peut-on être plaisir pour certains et souffrance pour d’autres ? » demande une fève.
L’ancienne répond doucement : « C’est pour ça qu’aujourd’hui, certains artisans choisissent de faire autrement. De rendre nos Histoires plus justes. »
L’ère industrielle : quand notre voix disparaît
L’Europe inventa des machines, des presses, des moulins et des procédés chimiques. Nous étions alors broyées, dégraissées, mélangées et standardisées. Notre identité se dissolvait.
Van Houten inventa la poudre alcalinisée ; Fry la tablette. Suchard, Nestlé, Cadbury et Lindt créèrent des empires. Nous étions partout… mais nous n’étions plus nous-mêmes.
« Nous avons perdu notre nom », murmure une fève.
« Et parfois même notre beurre… », ajoute une autre.
« Mais tant qu’il restera quelques artisans pour nous écouter, tout n’est pas perdu », affirme l’ancienne.
Mondialisation : les fèves de cacao migrent vers l’Afrique de l’Ouest
Après les révolutions industrielles, alors que l’Europe inventait la tablette, la poudre et les machines à vapeur… un autre mouvement, beaucoup plus vaste, prenait forme : la migration du cacao vers l’Afrique de l’Ouest.
Pendant longtemps, nous, les fèves, avions poussé en Amérique : Équateur, Venezuela, Colombie, Pérou… C’était notre berceau naturel. Mais la demande explosait. Les plantations d’Amérique s’essoufflaient. Les sols, surexploités, perdaient leur force. Les Hommes se tournèrent alors vers d’autres terres.
Ghana et Côte d’Ivoire : les futurs géants du cacao
Depuis Sao Tomé, le cacao gagna le Ghana, le Nigeria, le Cameroun puis en 1905, la Côte d’Ivoire. À partir des années 1920, un basculement majeur se produisit : L’Afrique de l’Ouest devint la première région productrice mondiale. Aujourd’hui encore, une grande partie du cacao mondial vient de cette région. Autrement dit, une majorité de tablettes dans le monde viennent de ce continent. Mais cette domination a un prix.
Une production massive… au détriment des forêts
Les fèves racontent : « Nous avons poussé dans des forêts qui se sont ouvertes, puis reculées… puis disparues. »
Quand les prix baissent, que les sols s’épuisent, que les arbres vieillissent, les producteurs, qui gagnent très peu, n’ont souvent qu’une seule option : ouvrir de nouvelles parcelles, plus loin dans les forêts. Et derrière chaque cabosse, se cachent de tristes réalités humaines.
Un murmure traverse les fèves : « Nous avons vu des enfants travailler. Trop d’enfants. Des machettes trop grandes pour leurs mains. Des sacs trop lourds pour leurs épaules. Des journées trop longues pour leur âge. »
Toutes les fèves ne portent pas ces Histoires. Mais nous connaissons cette réalité. Et c’est aussi pour cela que les artisans bean to bar se lèvent.
Ce que cela change pour 20°Nord 20°Sud : la responsabilité de choisir différemment les fèves de cacao
L’Afrique de l’Ouest produit un cacao essentiel pour l’industrie. Il est nommé cacao “ordinaire”, souvent mélangé en masse et sans terroir identifié. Mais le bean to bar refuse cette anonymisation. Il refuse que l’Histoire du cacao soit réduite à des volumes et des prix.
Chez 20°Nord 20°Sud, cela signifie :
- Ne pas soutenir la déforestation,
- Ne pas cautionner le travail des enfants,
- Travailler uniquement avec des producteurs ou coopératives à taille humaine,
- Valoriser des cacaos de spécialité, traçables et porteurs d’arômes uniques,
- Garantir une traçabilité à 100 %.
« Nous ne rejetons pas l’Afrique de l’Ouest », précise une fève.
« Nous demandons juste que partout, notre culture respecte les Hommes et les sols. »
« Le chocolat peut être bon… à condition d’être juste. »
La Renaissance bean to bar : la voix retrouvée des fèves de cacao
Un jour, dans une cuisine américaine, deux hommes décidèrent de comprendre :« Et si on fabriquait du chocolat comme avant ? Avec respect ? Avec écoute ? » Robert Steinberg et John Scharffenberger créèrent en 1997 le premier chocolat bean to bar moderne. Pour la première fois depuis longtemps, quelqu’un choisissait les fèves une par une, les torréfiait avec précision, respectait chaque terroir et révélait chaque nuance. Nous retrouvions enfin… notre voix. Le mouvement gagna l’Europe, puis la France. Et, des artisans engagés comme 20°Nord 20°Sud choisirent à leur tour d’écouter les fèves.
« Tu sens la différence ? » demande une fève.
« Oui », répond l’ancienne.
« On ne nous fait plus rentrer dans un moule. On nous laisse raconter qui nous sommes. »
De la fève de cacao à la tablette : l’art du chocolat 20°Nord 20°Sud
Fermentation : notre naissance aromatique
Tout commence dans des caisses en bois, sous des feuilles de bananier. La fermentation développe nos arômes : fruités, floraux, épicés. Sans elle, pas de chocolat.
Torréfaction : une conversation intime
Chaque origine a une voix. La torréfaction doit être une écoute : trop forte, elle écrase ; trop faible, elle ne révèle rien. Chez 20°Nord 20°Sud, c’est un dialogue permanent avec les fèves.
Conchage, broyage, moulage : précision et respect
Le chocolat n’est pas qu’une technique. C’est un rythme. Une patience. Une intention.
Déguster, c’est écouter : comment savourer un chocolat bean to bar
« Maintenant, c’est à toi de jouer », murmure une fève devenue carré de chocolat.
Respire : Avant même de croquer, l’arôme est déjà un voyage.
Croque : Le clic est une signature. Il dit la tension du chocolat, son tempérage, sa pureté.
Grume : Laisse l’air entrer, comme un sommelier. Tu entendras : l’acidité des sols, la douceur du mucilage, la mémoire de la forêt et la main de l’artisan.
Laisse fondre : Ne mâche pas. Laisse-nous parler.
Quand vous dégustez, vous écrivez la fin de l’Histoire
À chaque carré que vous laissez fondre, vous écrivez un chapitre de notre Histoire.
Nous avons traversé des forêts primordiales, des civilisations anciennes, des océans mouvementés, des machines industrielles, et enfin des mains artisanales qui nous rendent justice. Quand vous mangez un chocolat bean to bar, vous ne goûtez pas un simple produit. Vous goûtez un monde, un terroir, une mémoire vivante. Vous nous goûtez nous.
Envie de goûter l’Histoire que viennent de vous raconter les fèves de cacao ?
Et laissez-les continuer le voyage dans votre tasse… ou sur votre langue
Et si votre prochain carré de chocolat avait un visage, un terroir, un producteur derrière lui ?
Et choisissez la tablette dont vous voulez entendre la voix.
Prêt·e à déguster autrement ?
Passez de la lecture à l’expérience : venez découvrir nos chocolats bean to bar en boutique ou sur la boutique en ligne, et écrivez la suite de l’Histoire avec nous.